mardi 22 décembre 2015

Le 19e jour de Noël...

[On the 19th day of Christmas... ]

[Am 19. Tag der Weihnachtszeit...]

[En el diecinueveavo día de Navidad...]

Avec tout ce qui se passe en Syrie, l’Ukraine n’est plus un sujet de discussion à l’Ouest. En Russie, où l’Ukraine est encore un problème majeur qui se profile à l’horizon, et où quelque 1,5 millions de réfugiés ukrainiens sont installés, sans aucune intention de revenir vers ce qui reste de l’Ukraine, c’est toujours un sujet activement discuté. Mais pour les États-Unis, et pour l’Union européenne, c’est maintenant encore un autre grand embarras de la politique étrangère, et moins on parlera de ce sujet mieux ce sera.

Pendant ce temps, l’Ukraine est en chute libre avec ses cinq glorieuses étapes, préparant la mise en scène pour un cauchemar ukrainien avant Noël, ou peu après.

mardi 15 décembre 2015

Permis de tuer

Jakub Rozalski
[License to kill]

[Lizenz zum Töten]

L’histoire est la même à chaque fois: certains pays, en raison d’un concours de circonstances heureux, deviennent puissants, beaucoup plus puissants que les autres et, pour un temps, les dominent. Mais les circonstances heureuses, qui ne s’élèvent souvent pas à plus de quelques bizarreries avantageuses de la géologie, que ce soit le charbon gallois ou le pétrole du Texas, en temps opportun ont une fin. Dans l’intervalle, la superpuissance d’antan devient corrompue par son propre pouvoir.

À l’approche de la fin de partie, ceux qui sont encore en charge de l’empire s’effondrant ont recours à toutes sortes de mesures désespérées – toutes sauf une: ils refuseront de jamais tenir compte du fait que leur superpuissance impériale est en fin de vie, et qu’ils doivent changer leur gouvernance en conséquence. George Orwell a offert une excellente explication de ce phénomène: comme l’empire approche de la fin de jeu, il devient crucial pour l’auto-préservation impériale d’éduquer une classe dirigeante à un usage spécifique, être incapable de comprendre que la fin du jeu se rapproche. Parce que, voyez-vous, s’ils avaient une petite idée de ce qui se passe, ils ne prendraient pas leurs emplois suffisamment au sérieux pour laisser le jeu aller aussi loin que possible.

mardi 8 décembre 2015

Manuel pratique de l’effondrement impérial

[The Imperial Collapse Playbook]

[Il libretto del Collasso Imperiale]

[Das Imperiale Kollaps – Drehbuch]

[Ceci est une rediffusion, qui semble opportune étant donné les récents efforts américains pour empoisonner les relations entre la Turquie et la Russie. Le jet russe abattu était clairement un exercice pour bien empoisonner, soit directement ordonné ou, à tout le moins, approuvé par le Pentagone. Dans un futur billet du blog, je vais vous expliquer pourquoi cette même vieille stratégie ne va pas produire les mêmes vieux résultats auxquels les Américains s'attendent.]

Certaines personnes aiment avoir la Big Picture face à eux, la plus grande possible, sur ce qui se passe dans le monde en général, et je suis heureux d’y contribuer. Le plus grand développement de 2014, de très loin, c’est que les anglo-impérialistes ont finalement été chassés d’Eurasie. Comment pouvons-nous dire ça ? Eh bien, voici la Big Picture, la plus grande que je pouvais trouver. Je l’ai trouvée grâce à Nikolai Starikov dans l’un de ses récents articles.

mardi 1 décembre 2015

Réduire la techno-sphère, Partie VIII

[Shrinking the Technosphere, Part VIII]

Cette série d’article offre un aperçu d’un livre qui reste encore à écrire. Comme elle est en passe de devenir une assez longue série, il me semble juste de faire un rappel, pour vous donner une idée de l’endroit d’où nous venons et où nous allons. Nous avons commencé par une discussion sur la façon dont le mode de vie contemporain, aux États-Unis en particulier, mais aussi dans divers autres soi-disant pays développés, est devenu entièrement intenable, car il nous oblige à compter sur un ensemble de technologies qui sont insoutenables et catastrophiques pour l’environnement. Celles-ci nous sont imposées par un ensemble de technologies politiques qui nous privent de notre pouvoir et de notre volonté de choisir celles que nous voulons utiliser. Nous avons également examiné un autre ensemble de technologies politiques qui sont utilisées pour détruire des nations, partout dans le mondes, si elles vont à l’encontre du plan directeur hors de contrôle.

lundi 30 novembre 2015

Bienvenue chez nous, aliens !

[Welcome, Aliens!]

[Willkommen, Aliens!]

Cher Alien,

Nous sommes très heureux que vous ayez choisi de venir dans notre merveilleux pays. Nous sommes très honorés de vous recevoir parmi nous. Il n’y a que quelques formalités sans chichi, pour s’assurer que vous et mon pays sommes compatibles.

Vous êtes ici parce que nous croyons dans les droits humains ; et vous le devez aussi. Mais avec les droits humains viennent les responsabilités humaines. Afin de pouvoir rester ici, vous devrez devenir l’un d’entre nous, et pour ce faire vous devez être prêt et capable d’accepter ces responsabilités.

mardi 24 novembre 2015

Réduire la techno-sphère, Partie VII

[Shrinking the Technosphere, Part VII]

Vous avez survécu à votre premier hiver sur votre terre. Félicitations à vous ! Le pire moment de l’épreuve est très probablement derrière vous. Vous en avez fini avec toutes les dépendances et les attentes qui vous avaient accompagnées jusqu’ici, que ce soit l’accès à Internet ou le café. Votre nouveau monde se compose de peu de gens autour de vous, et d’une grande quantité de plantes et d’animaux. Mais c’est un monde qui est le vôtre, pour en tirer le meilleur et le transmettre à vos enfants et petits-enfants.

Au début, certains éléments de la technologie non proche de la nature vont persister. Mais les saisons passant, dans votre monde retrouvé, vous n’aurez plus à disposition l’électricité ou l’électronique, les matériaux synthétiques ou les tissus, les moteurs thermiques (plus de moteurs hors-bord, de moto-neiges ou de tronçonneuses). Les armes à feu, les produits pharmaceutiques de synthèse, la biotechnologie et bien d’autres vont tranquillement disparaître de votre mémoire.

mardi 17 novembre 2015

Réduire la techno-sphère, Partie VI

[Shrinking the Technosphere, Part VI]

Supposons que votre situation est telle que vous avez besoin d’effectuer un changement rapide de lieu. Les circonstances qui incitent à ce genre de déménagement peuvent être très variées, mais les plus communes et les plus prévisibles sont :

1. Il n’y a pas d’eau douce où vous êtes. Les réservoirs sont à sec et poussiéreux, les puits artésiens ne produisent plus ou produisent de l’eau frelatée contenant de l’arsenic et des métaux lourds, et les quelques usines de dessalement, embouteillent l’eau à des prix inabordables. Ce qui était autrefois des champs et des pâturages s’est métamorphosé en dunes de sable. Les forêts ont séché, brûlé, et dessinent maintenant un paysage lunaire creusé de profondes ravines, érodées par les pluies torrentielles sporadiques, trop sporadiques et trop torrentielles pour être bénéfiques.

lundi 16 novembre 2015

Un massacre qui tombe à pic !

[A Most Convenient Massacre]

Quelle différence un seul massacre peut faire !

Il y a seulement une semaine, l’UE ne pouvait rien décider pour arrêter l’afflux de réfugiés de tous les pays bombardés par les États-Unis et l’Otan, tombés dans l’oubli. Mais maintenant, parce que Paris a tout changé, les frontières de l’UE sont verrouillées et les réfugiés sont refoulés.

Il y a une semaine, il semblait que l’UE allait être submergée par la résurgence du nationalisme, avec des partis politiques en place sur le point d’être virés du pouvoir par des élections. Mais maintenant, grâce au massacre de Paris, ils ont obtenu un nouveau bail sur la vie de leurs mandats, car ils peuvent désormais mettre en place les mêmes politiques de sécurité qu’ils stigmatisaient il y a une semaine comme fascistes.

mardi 10 novembre 2015

Réduire la techno-sphère, Partie V

[Shrinking the Technosphere, Part V]

Avant d’aller plus loin en décrivant comment les technologies politiques peuvent être utilisées pour apporter le genre de changement social radical qui pourrait accorder à l’humanité un nouveau bail pour sa vie sur la planète Terre, nous allons décrire à quoi ces technologies «proches de la nature» pourraient ressembler. Par «proche de la nature», nous entendons quelque chose qui est en équilibre avec la nature, ses rythmes, à la fois diurnes et annuels, et ses cycles : de l’eau, du dioxyde de carbone (CO2), des nutriments organiques et du renouvellement des générations humaines. Par «technologies», nous entendons le savoir-faire, transmis de génération en génération, dont on a besoin pour survivre, non pas tous les gadgets ou une quelconque machinerie, pas l’internet des objets, les nano – ceci ou les «génétiquement modifiés» – cela.

Bien sûr, il doit exister des technologies politiques qui peuvent soutenir et défendre un tel effort, en particulier contre les prédations à but lucratif des psychopathes qui ont mis en péril la vie humaine à travers l’épuisement rapide des ressources et le développement industriel hors de contrôle, mais nous allons mettre cette question de côté pour l’instant …

mardi 3 novembre 2015

Une stratégie de sortie pour les traîtres

[An Exit Strategy for Traitors]
[Ein Fluchtplan für Verräter]
[Предательская стратегия ухода]
[Una strategia di uscita per Traditori]

[Note de Dmitry Orlov

L'Allemagne, pays au centre de l'Union européenne et son économie puissante, est quelque chose comme un trou noir. 70 ans après la chute du nazisme, c'est encore un pays occupé, sous la domination militaire et politique des États-Unis. La presse nationale, populairement appelé Lügenpresse (la presse couchée) fait fidèlement écho à la ligne du parti décidée à Washington.

Les politiciens veules de l'Allemagne, populairement renommés, passant de Volksvertreter (représentants du peuple) à Volksverräter (traîtres au peuple) ne sont pas mieux. Nous sommes donc incapables de voir ce qui se passe réellement là-bas, comme l'Union européenne est en train, avec les mots du ministre des affaires étrangères de la Russie, Sergueï Lavrov, de se «suicider» en laissant entrer les hordes d'invasion du Moyen-Orient. Et donc ce bref rapport d'Alex, qui nous raconte ce qu'il voit, est le bienvenue.]

Vous rappelez-vous la dernière fois que vous avez vu un homme avec des yeux sauvages, des vêtements étranges et un signe géant autour de son cou disant: «la fin est proche» ? «Ridicule et pathétique!», vous pourriez avoir pensé. Maintenant, imaginez la réalité de votre pays changeant de semaines en semaines à un point où vous arrivez à la même conclusion que lui, sentant soudain que son approche pourrait être raisonnable après tout. Quand une grande partie de vos compatriotes humains attrapent une étrange maladie, celle qui mène à une folie terminale plus vite que la pire épidémie de zombies, vous pourriez avoir à découvrir pour vous des stratégies plus viables.

mardi 27 octobre 2015

Réduire la techno-sphère, Partie IV

[Shrinking the Technosphere, Part IV]

Dans les parties précédentes de cette série, nous avons commencé à gratter de loin un très vaste sujet : à quoi ressemblerait une stratégie efficace pour amener le changement social rapide nécessaire et éviter les pires ravages d’un changement climatique catastrophique. Ce changement doit introduire des technologies proches de la nature qui ramèneraient la techno-sphère à un équilibre avec la biosphère.

Pour être efficace, cette stratégie doit compter sur la technologie, mais pas dans le sens habituel de gadgets ou de colifichets de fantaisie, dont les exemples suivants me viennent à l’esprit :

• Smartphones et autres gadgets. (Les stupid people ne savent plus comment vivre sans eux.)
• Les éoliennes qui utilisent beaucoup de charbon et de diesel pour être construites et entretenues, qui virent les oiseaux migrateurs du ciel et produisent de l’énergie sous une forme qui ne peut pas être stockée efficacement.
• Les majestueux voiliers qui transportent le chocolat, le café et le vin du commerce équitable pour ravir les gourmets efféminés dans les pays du premier monde.

Non non non ! La technologie en question est une technologie politique, conçue pour surmonter la force impressionnante de l’inertie sociale et provoquer la mise en mouvement de la société dans une direction vers laquelle elle ne veut d’abord pas bouger.

La technologie politique offre les moyens de :

mardi 20 octobre 2015

Réduire la techno-sphère, Partie III

[Shrinking the Technosphere, Part III]

Avant cette série d’articles, j’ai expliqué comment, aux États-Unis, des intérêts particuliers utilisent des technologies politiques pour maintenir la population dans l’ignorance. Nous avons également montré comment ces efforts finiront par échouer, soit par le biais de contradictions internes ou parce que les parasites finiront par tuer l’hôte. Nous allons maintenant tourner notre attention vers les technologies politiques utilisées par les États-Unis contre le reste du monde. Cela peut sembler une digression à la tâche de répondre à la question brûlante, à savoir comment apporter des changements sociaux afin d’éviter la catastrophe climatique, mais c’est nécessaire.

La longue liste des technologies politiques utilisées aux USA (Partie II) pour garder les Américains sous contrôle, nous a aidé à montrer à quel point ces technologies sont envahissantes et destructrices. Nous en sommes maintenant à trouver des moyens pour neutraliser ces technologies parce que les Américains ont échoué à le faire. Pour trouver des exemples de moyens efficaces afin de les neutraliser, nous devons regarder ce que les États-Unis ont tenté d’appliquer au reste du monde, et qui a échoué.

mercredi 14 octobre 2015

Réduire la techno-sphère, Partie II

[Shrinking the Technosphere, Part II]

Les technologies politiques ont trois objectifs principaux:

1. Changer les règles du jeu entre les participants dans le processus politique.
2. Introduire dans la conscience de masse de nouveaux concepts, des valeurs, des opinions et des convictions.
3. Manipuler directement le comportement humain à travers les médias de masse et les méthodes administratives.

Les technologies politiques poursuivent ces objectifs tactiques en conformité avec des impératifs stratégiques, plus élevés, et c’est seulement la nature noble de ces impératifs élevés qui peuvent justifier l’utilisation de ces moyens non démocratiques, tenus d’une main ferme. Oui, la fin justifie les moyens, de temps en temps. Il vaut mieux, pour sauver l’humanité et le monde naturel, utiliser des moyens non démocratiques que de les laisser s’éteindre en adhérant à ceux qui sont strictement démocratiques.

mardi 13 octobre 2015

Réduire la techno-sphère, Partie I

[Shrinking the Technosphere, Part I]

Le 28 Septembre, en s’adressant à l’Assemblée générale de l’ONU, M. Poutine a proposé «la mise en œuvre des technologies proches de la nature, qui permettront de rétablir l’équilibre entre la biosphère et la techno-sphère». C’est nécessaire pour lutter contre la catastrophe du changement climatique mondial, parce que, selon Poutine, les réductions d’émissions de CO2, même si elles sont appliquées avec succès, ne seraient qu’un simple report plutôt qu’une solution.

Je n’avais jamais entendu l’expression «mise en œuvre de technologies proches de la nature» avant, donc j’ai Googlé et Yandexé [Yandex est le moteur de recherche russe, NdT], mais rien d’autre n’est sorti que ce discours de Poutine à l’ONU. Il a inventé l’expression. Comme pour les autres expressions qu’il a inventées, telles que «démocratie souveraine» et «dictature de la loi», en voici encore une pour changer la donne. Avec lui, ce ne sont pas des mots jetés dans le vent. Dans chacun des cas, l’expression a jeté les bases d’une nouvelle philosophie de la gouvernance, avec un nouvel ensemble de politiques.

mardi 6 octobre 2015

L’Empire le plus stupide de l’Histoire

[World's silliest empire]

La dérive de l’Empire vers de plus en plus d’idiotie m’a sauté aux yeux, ces dernières semaines. C’est l’Empire le plus stupide du monde. Il l’était certes déjà. Voici que les développements récents manifestent un saut quantique dans son niveau de bêtise.

Le premier élément de l’extrême bêtise a fait surface quand le général Lloyd J. Austin III, le chef du Commandement central des États-Unis, a déclaré lors d’une commission du Sénat que seul un très petit nombre de combattants syriens formés par les États-Unis sont actifs au combat, peut-être aussi peu que cinq [Même 4 ou 5 ?? selon le général pour être précis, NdT]. Le plan de formation et d’équipement a coûté 500 millions de dollars. cela fait 100 millions de dollars par combattant, mais bon, OK, parce que tout est bon tant que les contractants de l’armée qui assurent la formation sont payés. Les choses sont devenues encore plus stupides quand il s’est avéré plus tard que ces quelques combattants avaient même obtenu des voitures volées par ISIS / al-Qaïda en Syrie (quel que soit le nom qu’ils se donnent actuellement). Ils ont donc obtenu leurs véhicules et leurs armes via des prises de guerre d’ISIS.

mardi 29 septembre 2015

Les alliés des Américains en Syrie: leurs performances honteuses sont parfaitement explicables

[American “allies” in Syria: their shameful performance is perfectly explainable]

[L'échec américain récent pour former et équiper des forces anti-Assad en Syrie n'est pas un incident isolé. C'est un symptôme d'un problème systémique. Cet article, paru récemment dans la presse russe, explique pourquoi.]

Le scandale autour de la 30e Division, mise sur pied et entraînée par des formateurs américains pour la guerre contre Assad, et qui s’est immédiatement rendue au front islamiste al-Nosra dès que ses membres ont franchi la frontière turque, résonne maintenant tout autour de la planète. Il y aura beaucoup de ces scandales. Ils ont été prédéterminés par la méthodologie concernant la formation américaine des alliés, en Syrie, en Géorgie et en Ukraine.

mardi 22 septembre 2015

Les derniers fiascos de l’Amérique en matière de politique étrangère , Partie I

[America's Latest Foreign Policy Fiascos, Part I ]

[Gli Ultimi Fiaschi nella Politica Estera Americana – Parte I]

Il y a quinze mois, je publiais un article sur les fiascos de l’Amérique en matière de politique étrangère, dans lequel je résumais les progrès négatifs importants qui ont été réalisés grâce à la participation américaine en Afghanistan, en Irak et en Géorgie, entre autres, et ensuite pour prédire hardiment que l’Ukraine allait se révéler être un autre fiasco de la politique étrangère américaine. Depuis lors, c’en est certainement devenu un.

mardi 15 septembre 2015

Trump, en piste pour le show de télé-réalité The Prezz

Steve Cutts
[Trump for Prezz]

Allez-y, élisez, nommez, adoubez et faites tout ce que vous voulez avec les Prezzidents. Ça ne fait rien. Parce que savoir qui est président n’a pas d’importance, et cela en aura encore moins pour qui jouera au dernier jeu de télé-réalité The Prezz pour les quatre prochaines années.

En ce qui concerne les présidents récents, nous avions Bush, qui a dit des mensonges sur l’Irak et l’Afghanistan (pour ne citer qu’eux), qui a été tenu en laisse par un groupe d’initiés de Wall Street et dont l’équipe de politique étrangère a été menée par des néocons meurtriers. Et puis nous avons eu Obama, qui a dit des mensonges sur la Libye, la Syrie et l’Ukraine (pour ne citer que ces pays), qui est tenu en laisse par un groupe d’initiés de Wall Street et dont l’équipe de politique étrangère a été vomie par des néocons meurtriers. La seule différence est que Obama avait promis un tas de choses, vous savez, «Yes we can!». Et rien ne s’est passé. Bush a joué à l’idiot du village, Obama fait semblant d’être intelligent, mais les deux sont tout simplement sordides. Pour trouver un président qui n’était pas un menteur vicieux, vous devez remonter à Jimmy Carter. Mais ça n’a pas d’importance qu’il ait été un vrai président ; tout ce qu’il a fait a été défait par les politiciens tordus qui l’ont suivi.

mardi 8 septembre 2015

Retour à l’envoyeur

Mark Bryan
[Eventual consequences]

[Consequências eventuais]

L’empire américain a tué quelque 20 millions de personnes depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, a supprimé les avancées sociales populaires dans des dizaines de pays, a renversé et assassiné leurs dirigeants et a organisé et formé des escadrons de la mort d’extrême-droite qui ont assassiné et torturé leurs citoyens. Al-Qaïda et ISIS, à eux deux, sont en grande partie des inventions américaines. Pendant ce temps, les gens aux États-Unis peuvent apprécier d’avoir presque le revenu le plus élevé par habitant dans le monde, la paix, l’harmonie et la consommation de masse depuis des décennies, jusqu’à récemment en tout cas, tout en semant le chaos à l’étranger. Mais il n’y a pas eu de conséquences négatives pour les États-Unis, jusqu’à son déclin économique récent.

Origine et destinée de la Révolution industrielle et financière

Mark Bryan
[The Financial-Industrial Revolution's Origin and Destiny

Par Adrian Kuzminski

La révolution industrielle a fait le monde moderne. Avant qu’elle ne décolle à la fin du XVIIIe siècle, la plupart des gens en Europe et ailleurs ont vécu de façon durable sur des ressources renouvelables dans les sociétés traditionnelles. Cette énergie limitée était produite par le vent (voiliers, moulins à vent), l’hydraulique (roues à eau), le bois (chauffage, cheminée et poêles de cuisson), et la puissance musculaire (travail humain et animal). Il n’y avait pas d’électricité, peu ou pas de machinerie lourde, pas de médecine moderne, pratiquement pas d’appareils ou d’autres dispositifs d’économie de main-d’œuvre, et pas de télécommunications. Voyager était laborieux et lent. Presque tout devait être fait à la main avec des technologies simples. Les taux de mortalité et de natalité étaient élevés, principalement en raison de la mortalité infantile.

Imaginez un monde sans combustibles fossiles ou sans électricité et vous commencez à vous rapprocher de ce qu’il en était. La vie était plus simple, c’est sûr, plus naturelle, ancrée dans la sagesse traditionnelle et dépendante de remèdes à base de plantes, largement décriés depuis – et certainement sans les contraintes liées à la vie moderne. Les rituels et la communauté étaient forts ; la plupart des gens étaient intégrés dans un réseau intense de relations sociales.

mardi 1 septembre 2015

Le désespérant désert de l’esprit

[The Howling Wilderness of the Mind]

J’ai grandi dans une petite ville de moins de 1 500 habitants dans l’ouest du Montana. C’est une terre d’une beauté naturelle à couper le souffle, et pendant 18 ans, j’ai vécu dans la même maison dans une forme de perfection bucolique. Nous étions fiers de vivre à 150 km du feu rouge le plus proche. Je souris en imaginant que beaucoup de jeunes villageois sur toute la planète partagent une forme de parenté imposée par les lois des petites collectivités et des grandes montagnes.

C’était ma maison et ils étaient mon peuple, mais après avoir voyagé, m’être éduqué et avoir vécu ailleurs pendant 13 ans, je peux voir ce qu’est réellement l’étrange accident de l’histoire d’une petite ville d’Amérique, un résidu abandonné à la lisière qui a bougé et s’est ratatiné. Ceci est le compte rendu d’un correspondant embarqué [embedded : référence aux journalistes de la Guerre du Golfe qui accompagnaient, et n’étaient informés que par les unités combattantes de l’armée US, NdT] pendant 18 ans à des centaines de kilomètres derrière les lignes de front de la frontière américaine.

mardi 25 août 2015

Rêveries d’un voyageur solitaire

[Corn madness revisited]

[Il y a cinq ans, je recevais un émail inhabituel d’un personnage hors du commun : Yevgeny. J’ai traduit et publié sa lettre sous le titre La folie du maïs, et cet article a été lu environ 17 000 fois ce qui était beaucoup pour moi à l’époque, avec beaucoup de commentaires. Yevgeny décrivait son expérience de vie aux États-Unis, et ses impressions.

Par la suite, nous nous sommes rencontrés, et j’ai appris à le connaître. Il a été éduqué comme philosophe, non-buveur, non-fumeur, athléte, polyglotte autodidacte, musicien accompli et technicien du son, mais en vertu de sa situation économique, il était travailleur journalier à l’époque.

Depuis, Yevgeny est retourné en Russie. Je lui ai récemment écrit pour lui demander d’écrire une mise à jour, qu’il a eu la gentillesse de me fournir. Voici ci-dessous l’article original, suivi de sa mise à jour.]

mardi 18 août 2015

Aspects particuliers du caractère Russe

Zimnik
[Peculiarities of Russian National Character]

[Peculiaridades do caráter nacional russo]

[Zvláštnosti ruského národného charakteru]

[Особенности русского национального характера]

[Svéráz ruské národní povahy]

[Particolarità dell’animo nazionale russo]

← L’ancien dieu slave Zimnik: un homme trapu, les cheveux longs couleur de neige, vêtu d’un manteau blanc, toujours pieds nus. Il porte un bâton de fer, avec lequel qui il peut geler instantanément tout être solide. Peut invoquer les tempêtes de neige, les tempêtes de verglas et les blizzards. Vagabondant partout, prenant tout ce qu’il aime, en particulier les enfants qui se conduisent mal.

De récents événements comme le renversement du gouvernement de l’Ukraine, la sécession de la Crimée et sa décision de rejoindre la Fédération de Russie, la campagne militaire qui en a résulté contre les civils d’Ukraine de l’Est, les sanctions occidentales contre la Russie, et plus récemment l’attaque contre le rouble, ont provoqué une phase de transition au sein de la société russe, qui est à mon avis très peu comprise, voire tout à fait incomprise en Occident. Ce manque de compréhension induit pour l’Europe un net désavantage en ce qui concerne sa capacité à négocier efficacement pour résoudre cette crise.

mardi 11 août 2015

Redessiner la population mondiale : les travaux pratiques ont déjà commencé

[Leveling the Playing Field of Death]

En avril 2015, Médecins pour une responsabilité sociale (PSR) [organisation antinucléaire basée à Washington], a publié une étude qui fera date, concluant que le nombre de morts dus aux 10 ans de la Guerre contre la terreur lancée depuis les attaques du 11 septembre 2001 est d’au moins 1,3 million, et pourrait même atteindre 2 millions. Néanmoins, Nafiz Ahmed – directeur de l’Institute for Policy Research and Development de Brighton – conteste ce chiffre, écrivant que les guerres menées par l’Occident depuis 1990 ont causé la mort de 4 millions, voire plus, de musulmans.

Il semble que l’Empire massacre les musulmans avec plus d’entrain que les autres religions. Pourquoi cela? Il se pourrait qu’il y ait, dans le cerveau malade de l’Empire, deux façons de voir concurrentes : la vision des économistes, peu soucieuse de l’environnement, recherchant une croissance sans fin, nataliste, et celle des écologistes, plus tournée vers l’environnement, malthusienne et préconisant le contrôle des naissances.

dimanche 26 juillet 2015

C’est vraiment trivial

[It's really very simple]

[Konec „západních hodnot“ ]

[Merci à Dmitry Leikin, dont le bref post à d3.ru m’a servi de source et d’inspiration ici.]

Il y a des moments où le grand cri de Le roi est nu ! ne peut être plus pertinent. Et donc, permettez-moi de souligner quelque chose de très simple, mais très important.

L’ordre du vieux monde, auquel nous nous sommes habitués au cours des années 1990-2000, ses crises et ses problèmes, décrits dans de nombreuses publications faisant autorité des deux côtés de l’Atlantique, n’est plus. Il n’est pas malade, il n’est pas en vacances, il est mort. Il a fait son temps, il est retourné à son créateur, a cassé sa pipe et rejoint la foule invisible des civilisations mortes.

Si nous rembobinons l’histoire jusqu’au début des années 1980, nous pouvons facilement nous rappeler comment l’URSS régissait encore la moitié de l’Europe et exerçait une influence majeure sur une partie importante du monde. La révolution socialiste mondiale toussotait en chemin, avec des régimes pro-soviétiques prenant le pouvoir ici et là dans différentes parties du globe, le chœur des déclarations officielles de leurs dirigeants sonnant plus ou moins à l’unisson. Les dirigeants faisaient leurs pèlerinages à Moscou comme s’ils allaient à la Mecque, et ils envoyaient leurs jeunes talents prometteurs là-bas, pour apprendre à faire les choses à la soviétique. La technologie soviétique continuait à faire des progrès impressionnants : au milieu des années 1980, les soviétiques ont mis en orbite un miracle de la technologie, la station spatiale Mir, tandis que les sondes spatiales Vega étaient envoyées étudier Vénus.

mardi 21 juillet 2015

Donc, vous dites que vous ne voulez pas de révolution ?

[So you say you don't want a revolution?]

Au cours des derniers mois, nous avons été forcés de témoigner sur une farce humiliante qui se déroule en Europe. La Grèce, qui avait d’abord été acceptée dans l’Union monétaire européenne sous de faux prétextes, aux prises avec des niveaux excessifs de dette, puis paralysée par l’imposition de l’austérité, a finalement fait quelque chose : les Grecs ont élu un gouvernement qui a promis de faire bouger les choses. La plate-forme du parti Syriza avait fait les promesses suivantes, qui étaient tout à fait révolutionnaires dans leur esprit.

mardi 7 juillet 2015

Surcharge financière absurde

Kelly Hensing
[Financial Nonsense Overload]

[Sovraccarico da sciocchezze finanziarie]

«Ceux que les dieux veulent détruire, ils les rendent d’abord fous» passe pour une citation attribuée à tort à Euripide. Elle semble décrire l’état actuel des choses en ce qui concerne le déroulement de l’imbroglio grec. C’est une tragédie grecque en tous point : nous avons les différents eurocrates, élus, non élus, ou bientôt-non-élus, trébuchant sur la scène en vomissant d’absurdes bêtises, et nous avons le chœur de l’électorat grec annonçant bruyamment au monde quelle absurdité fantaisiste est tout ceci, au moyen d’un référendum.

Comme la plupart d’entre vous le savent probablement, la Grèce est aux prises avec plus de dettes que ce qu’elle peut jamais espérer rembourser. Les documents publiés récemment par le Fonds monétaire international ont concédé ce point. La plupart de cette mauvaise dette a été contractée afin de rembourser les banques allemandes et françaises pour des créances douteuses précédentes. La dette était mauvaise pour commencer, parce qu’elle a été faite sur la base des projections fallacieuses du potentiel de la Grèce concernant sa croissance économique. Les prêteurs se sont comportés tout d’abord de manière irresponsable en offrant ces prêts, et ils méritent de perdre leur argent.

mardi 30 juin 2015

Le Trou Noir Financier : Origine et destinée

[The Care and Feeding of a Financial Black Hole]

[El cuidado y la alimentación de un Agujero Negro Financiero]

[Финансовая «черная дыра»]

[Come curare e nutrire un buco nero finanziario]

Il y a quelque temps, j’ai eu le plaisir d’entendre Sergey Glazyev – économiste, homme politique, membre de l’Académie des sciences, conseiller du Président Poutine – dire quelque chose qui confirme complètement ma propre pensée. Il a dit que tous ceux qui connaissent les mathématiques peuvent voir que les États-Unis sont au bord de l’effondrement parce que leur dette a augmenté de façon exponentielle.

Ce ne sont pas des mots qu’un Américain ou un homme politique européen peut proférer en public, et peut-être même pas chuchoter à leur moitié sous la couette, parce que les oreilles indiscrètes américaines pourraient les entendre. Puis l’homme politique en question obtiendrait le traitement de Dominique Strauss-Kahn (dont la carrière illustre s’est terminée lors d’une visite aux États-Unis, où il a été faussement accusé de viol et arrêté). Et donc aucun politicien européen (et à fortiori américain) ne peut énoncer une évidence, peu importe sa force.

mardi 2 juin 2015

Crazyland

Banksy
[Crazyland]

Il y a longtemps, presque un quart de siècle, je travaillais dans un laboratoire de recherche aux États-Unis qui s’occupait de conception de mesures et d’acquisition de données électroniques pour les expériences de physique sur les hautes énergies.

Dans le but de fournir une motivation pour ce qui suit, je vais dire quelques mots sur ce travail. Ce fut un travail intéressant, et il m’a donné la chance de côtoyer certaines des personnes les plus intelligentes de la planète – bien que beaucoup trop fixées sur les particules subatomiques – et de boire de la bière avec elles.

Le travail lui-même était intéressant : il fallait une bonne dose de créativité, parce que le niveau de développement de l’électronique était loin d’être assez avancé pour nos besoins, et nous avons passé notre temps à créer de nouvelles façons étranges de combiner les composants disponibles dans le commerce pour en transcender les capacités nominales. Mais la plupart de mon temps consistait à soigner et alimenter un système de conception assistée par ordinateur, ésotérique et capricieux, qui avait été donné à l’université; et, pour tout ce que j’en sais, il est probablement toujours là, à embêter des générations d’étudiants des cycles supérieurs. Avec les étudiants diplômés pour seuls visiteurs, l’atmosphère du laboratoire était plutôt monastique, pendant des journées passées à tourner les boutons, à en pousser d’autres et à griffonner dans des cahiers de laboratoire.

mardi 19 mai 2015

Non, vous ne pouvez pas revenir à l’URSS !

[No, you can't go back to the USSR! ]

[En español]

[По-русски]

Une des fausses histoires entretenues par certains politiciens américains, avec l’aide des médias occidentaux, est que Vladimir Poutine (qui, répètent-ils comme un mantra, est un dictateur et un tyran) veut reconstituer l’URSS, dont l’annexion de la Crimée est le premier pas. Au lieu d’écouter leurs bavardages, nous allons présenter les faits. L’URSS a été officiellement dissoute le 26 décembre 1991 par la déclaration N°142-H du Soviet suprême. Il a reconnu l’indépendance des quinze républiques soviétiques, et à la place de l’URSS a créé une Communauté des États indépendants, qui n’avait pas le même potentiel.

A l’Ouest, cela a suscité beaucoup de joie, et tout le monde a supposé que ce sentiment était partagé par tous à l’Est. Mais voilà qu’une drôle de chose a eu lieu, un référendum à l’échelle de l’Union tenu le 17 mars 1991 qui a produit un résultat étonnant : avec plus de 80% de participation, des 185 647 355 personnes qui ont voté, 113 512 812 ont voté pour préserver l’URSS. Ça fait 77,85% – pas exactement une petite majorité. Leur souhait n’a pas été pris en considération.

mardi 12 mai 2015

Le talon d’Achille de l’Amérique

Heiko Müller
[America's Achilles' Heel]

[Amerikas Achillesferse]

[アメリカの泣きどころ]

[O calcanhar de Aquiles dos EUA]

[Tallone d'Achille degli Stati Uniti]

Samedi dernier, un énorme défilé de la victoire a eu lieu à Moscou commémorant le 70ème anniversaire de la capitulation de l’Allemagne nazie face à l’Armée rouge et l’érection du drapeau soviétique au sommet du Reichstag à Berlin. Il y avait quelques aspects inhabituels à ce défilé, que je tiens à souligner, car ils entrent en conflit avec le récit officiel de la propagande occidentale.D’abord, il n’y avait pas que les troupes russes qui défilaient : les troupes de dix autres nations y ont pris part, y compris la garde d’honneur chinoise et un contingent de grenadiers de l’Inde. Des dignitaires de ces nations étaient présents dans les tribunes, et le président chinois Xi Jinping et son épouse étaient assis à côté du président Vladimir Poutine, qui, dans son discours au début de la parade, a mis en garde contre les tentatives de créer un monde unipolaire, des mots forts qui visait carrément les États-Unis et leurs alliés occidentaux.

Ensuite, un regard sur le matériel militaire qui a roulé sur la Place rouge ou l’a survolée semble indiquer que, à part une auto-annihilation nucléaire mutuelle pure et simple, il n’y a pas grand chose que l’armée américaine puisse envoyer sur la Russie que celle-ci ne pourrait pas neutraliser.